Peux-tu te présenter en quelques mots ?
J’ai étudié en psychoéducation à l’Université de Montréal. Après mon baccalauréat, j’ai travaillé au CRDI. La réalité du milieu ne me convenait pas donc j’ai repris des études en art à l’UQAM et en art-thérapie à l’UQAT. J’avais une amie qui travaillait à l’AMDI où elle donnait des cours d’art et j’ai donc souhaité y faire du bénévolat. Finalement en 2014 j’ai commencé à travailler en tant que professeur d’art autonome et j’ai fait des remplacements dans les sorties culturelles.
Depuis environ 4 ans je suis une employée à temps plein de l’AMDI. Au départ j’étais intervenante sociale et communautaire et après la pandémie et mon congé maternité, j’ai pris le poste de Coordination à la sensibilisation et à l’intégration. J’ai beaucoup travaillé avec Amélie, aujourd’hui en charge du soutien à la famille, et c’est naturellement que j’ai pris son poste. J’ai toujours eu l’envie d’inclure le plus de monde dans mes ateliers, de faire des jumelages, des partenariats dans les écoles et autres. Ça a toujours fait partie de ma vision des choses.
Quel est ton rôle au sein de l’AMDI ?
Cette année je fais davantage de sensibilisation que d’intégration. Je coordonne tout ce qui est à l’extérieur de l’AMDI. On fait des jumelages, des ateliers qui répondent à un besoin particulier et qui permettent de faire évoluer nos membres et leurs capacités. C’est important de se renouveler, notamment pour celles et ceux qui suivent le même atelier depuis des années.
On mène un projet de BD à l’Université de Concordia dans le cadre de l’atelier Explorez les arts. La maison des jeunes le Squatt, le centre d’éducation populaire le CRÉCA et 6 bédéistes ou artistes professionnels ont aussi participé au projet. Le projet a commencé durant la pandémie où on a chacun collaboré de son côté : c’était un moyen sécuritaire de faire un projet commun. J’essaie de créer le plus de partenariats pour les sorties culturelles afin de développer des relations sur la durée, de faire en sorte que les institutions améliorent leur accessibilité et leur inclusion, de laisser une marque.
Quels sont les principaux défis au quotidien ?
Je dirais de conserver un lien étroit avec nos partenaires, travailler sur la relation et la communication pour évoluer avec eux et m’assurer de maintenir le partenariat et évoluer ensemble. Le fait de ne pas être à l’AMDI-même complique les choses. Il faut aussi trouver constamment des outils de sensibilisation, bien connaître le participant pour répondre à son besoin. C’est un poste qui offre tellement de possibilités que l’on peut facilement mettre de l’énergie dans beaucoup de projets, mais il faut savoir la canaliser et prioriser.
Et ce qui est le plus gratifiant pour toi ?
Plus je connais les membres de l’AMDI et plus notre relation est facile. Je trouve valorisant de pouvoir bien répondre à chacun parce que je les connais bien. Le fait de développer de nouveaux partenariats aussi, de créer une ouverture chez les partenaires, changer leur vision et les sensibiliser.
Les Grands Ballets Canadiens est un bon exemple, au départ ils proposaient uniquement des ateliers pour les enfants et aujourd’hui on a de vrais cours de danse avec des professeurs qui sont conscients de notre public et se comportent adéquatement avec eux. Ils font confiance en leurs capacités et en notre relation en leur proposant de nouveaux défis par exemple. Les représentations sont de plus en plus élaborées, l’organisme est de plus en plus inclusif pas seulement auprès de notre population.
Quelles sont les qualités qu’il faut posséder sur ton poste selon toi ?
L’écoute des membres et des partenaires, l’observation, une bonne communication, une ouverture d’esprit pour laisser de nouvelles opportunités et façons de voir rentrer. Un bon sens de l’organisation également.
As-tu une journée ou une semaine type ?
J’ai des sessions types avec des moments plus chargés selon les demandes de subvention dans l’année. On en écrit tous les 3 mois environ : cela prend du temps car il faut beaucoup écrire de rapports. Sinon j’ai 2-3 jours de bureau par semaine et 2-3 jours d’ateliers. Durant l’été je fais davantage de sorties avec des lieux différents (trois jours semaines).
Des projets à venir ?
Dans le futur je souhaite développer davantage l’intégration au travail et le bénévolat : créer des liens avec le quartier, favoriser le potentiel de chacun à travailler. Je souhaite aussi créer un atelier de sport plus élaboré : nous allons faire un partenariat avec les Olympiques spéciaux dès cet été. On va aussi développer un projet différent avec l’Université de Concordia où on va intégrer des stagiaires en enseignement de l’art pour favoriser les échanges et la sensibilisation.