Nous souhaitions commencer cette série de portraits de nos employés par Amélie, qui a fêté le 25 mars dernier ses 10 ans de travail à l’AMDI.
Une décennie de dévotion et de soutien à nos membres mais aussi à leurs familles qui traversent de nombreux défis au quotidien.
Merci à elle pour sa loyauté à l’AMDI, nous sommes fiers et heureux de la compter parmi nous.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis psychoéducatrice de formation. J’ai fait un stage en psychoéducation au Patro d’Ottawa puis j’ai travaillé avec diverses populations dans le communautaire ou encore le scolaire, au CRDI pendant quelques mois, mais je me suis aperçue que j’avais une appétence pour le communautaire de par ma formation ainsi que ma personnalité et mes valeurs. J’ai donc travaillé ensuite dans le milieu communautaire notamment auprès de nouveaux arrivants, des adolescents, des familles, ou encore dans un café de quartier qui s’appelle maintenant Les Jumeleurs.
Peux-tu parler de ton rôle à l’AMDI et de son évolution ?
J’ai intégré le pôle « Intégration et sensibilisation » de l’AMDI en 2013. J’aime la clientèle de l’AMDI car les personnes avec une déficience intellectuelle (PADI) sont authentiques, il n’y a pas de barrières, l’ouverture des possibilités est grande et on voit leur évolution. Ce poste a évolué. J’ai eu l’occasion de participer aux prix Janine Sutto et au comité organisateur de D’un Œil Différent pour faire rayonner les habiletés artistiques des PADI, à la coordination d’ateliers dont l’atelier « Implication », en collaboration avec l’institut de gériatrie de Montréal où nos membres étaient bénévoles. Certains membres continuent d’ailleurs de faire du bénévolat de façon autonome là-bas. J’ai aussi contribué au développement du partenariat avec la ruche d’art de Concordia et avec les Grands Ballets Canadiens. J’aime bâtir des liens, innover, créer à l’extérieur de nos murs.
Puis il y a eu une planification stratégique, le volet hébergement m’intéressait. On a décidé de jumeler le soutien aux familles et l’hébergement. Depuis 2020 je suis donc au soutien à la famille et j’essaie de développer deux projets d’habitation dont le projet Intergénération’Ailes qui permettrait aux membres vieillissants de l’AMDI et à leurs parents de pouvoir vivre en autonomie proches les uns des autres. Côté soutien à la famille, je réponds aux appels des personnes qui souhaitent avoir accès à des services et ne sont pas toujours bien accompagnés, et je développe aussi des partenariats avec des organismes pour organiser des ateliers et conférences. Ce qui nous distingue à l’AMDI, c’est le volet famille justement. J’ai développé une formule 5 à 7 : des ateliers en fin de journée sur trois thématiques (budget, réseaux sociaux, relations amoureuses et sexualité) où on convie les parents et cela leur permet de se retrouver et d’être outillés sur un certain nombre d’enjeux. Il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas que les PADI qui vivent de l’isolement.
Quels sont les principaux défis liés à ton poste ?
Le fait d’être confrontés à des manquements du réseau, des absences de services, et devoir y faire face alors que nous les organismes ne pouvons pas combler seuls tous ces manquements.
Parfois aussi on fait face à des familles qu’on vient soutenir, elles n’ont plus confiance au réseau et c’est un vrai parcours du combattant qui mène à l’épuisement. Le fait de ne pas savoir vers où les référer c’est plutôt ça l’enjeu. Je les trouve toujours tellement résilientes ces familles, j’aime les accompagner, les écouter, les encourager
J’aimerais travailler davantage en collaboration avec le Gouvernement et que la cause de la DI soit plus entendue et respectée. Nos membres sont vulnérables et nous voulons les aider au mieux mais nous avons assez peu de moyens.
La population doit aussi être éduquée à la déficience intellectuelle et aux besoins des personnes ayant une déficience intellectuelle. Cela permettrait de mieux comprendre les enjeux et d’avoir une société plus impliquée et plus sensibilisée.
Et ce qui est le plus gratifiant ?
J’ai autant d’ambition et d’enthousiasme qu’à mes débuts car j’ai la chance de me sentir encouragée et valorisée autant par l’équipe que le Conseil d’Administration ou la direction.
Dans mon pôle j’ai le privilège d’être témoin d’histoires de résilience, je rencontre des personnes de cœur qui font tout pour le bien-être de leur enfant (adulte), des gens dévoués. Parfois en partageant une ressource, en écoutant, en accompagnant, ça peut faire la différence.
Aussi l’AMDI on évolue constamment, c’est un milieu très sain. Nous formons une belle équipe ouverte, flexible et avec une bonne entente.
Quelles qualités il faut posséder selon toi pour occuper ton poste ?
Il faut posséder une certaine connaissance du réseau et du système dans les services en déficience intellectuelle. Il faut aussi être organisé, flexible, savoir gérer des équipes et des projets. Enfin être empathique avec les familles, à l’écoute et être positif. La résilience et la détermination sont des qualités importantes également, ne pas hésiter à ouvrir les portes même lorsque cela semble compliqué.
As-tu une journée ou semaine type ?
Non pas vraiment, mes semaines sont très variées et changent en fonction de l’évolution de mes projets notamment.
Une partie de ma semaine je fais de l’accueil, des appels aux familles et des suivis avec les travailleurs sociaux et les organismes. Je suis sur plusieurs comités : un comité de travail avec le Regroupement des aidantes et aidants naturels de Montréal, deux comités de projets d’hébergement. Il y aussi les rencontres d’équipe le mercredi, les 5 à 7 avec les parents, les rencontres d’adhésion.
Enfin, j’assiste régulièrement à des formations et conférences pour me former et me renseigner en permanence. Mon pôle consiste en plusieurs tâches, responsabilités, il se structure alors cela demande encore plus d’organisation et de vigilance.
As-tu un dernier mot, comment vois-tu la suite ?
Je me trouve encore très privilégiée et épanouie à l’AMDI.
J’espère pouvoir avancer mes projets d’hébergement et faire avancer la cause de la DI ainsi que de pouvoir travailler sur la défense des droits de nos membres pour qu’ils puissent avoir accès aux services dont ils ont droit.
Je souhaite continuer à travailler dans cette équipe bienveillante et je les remercie tous et toutes. L’union fait la force pour bâtir, innover et construire ensemble.